Des associations inaugurent à Paris un "ministère de la Crise du logement"

Publié le par SDJ 30

medium_070102081245.4hnp8sr10_le-professeur-albert-jacquard--et-les-responsablesa.jpgTrois associations ont présenté lundi à la presse les locaux de leur "ministère de la Crise du logement", situé rue de la Banque à Paris, dans un immeuble vide de 1.000 m2 qu'elles occupent pour placer ce dossier "au coeur du débat" avant les élections.
 
"On a envie que le logement soit au coeur du débat pour les échéances électorales", a expliqué Julien Bouchet, de l'association culturelle et artistique Macaq, à l'origine de cette initiative avec Droit au logement (DAL) et le collectif Jeudi Noir contre le mal-logement.
 
"La sensibilité de l'opinion est en train de se renforcer" grâce aux actions en faveur des sans-abri et également "sous la pression de la spéculation immobilière et du logement cher", a déclaré le président du DAL, Jean-Baptiste Eyraud.
 
"Nous comptons bien participer très activement à la campagne électorale et faire que le gouvernement s'engage de manière irréversible pour le droit au logement opposable", a-t-il ajouté, se méfiant des "effets d'annonce" au lendemain de l'engagement de Jacques Chirac en faveur de ce droit.
 
Le DAL souhaite par ailleurs que trois actions d'urgence soient entreprises : l'application de la loi de réquisition des immeubles vacants, l'ouverture des immeubles HLM vides et murés dans l'attente de leur démolition, qui se comptent "par milliers" en France selon l'association, le logement des familles dans de véritables logements et non dans des hôtels tenus par des "marchands de sommeil" dans des conditions "scandaleuses", a-t-il précisé.
 
L'immeuble du 24, rue de la Banque, dans le deuxième arrondissement, où un grande banderole jaune appelant à la "réquisition" a été suspendue aux fenêtres, est une ancienne succursale du CIC de six étages, vide depuis trois ans, avec vue sur la Bourse, moquette, eau, électricité et ascenseur.
 
"L'immeuble appartient à une banque (...) on veut aussi à travers cela dénoncer la spéculation immobilière. Il y a trop d'immeubles vides qui appartiennent à des assurances, des fonds de pension, des établissements financiers et bancaires et des sociétés d'investissement.
 
Ce n'est pas normal", a encore déclaré Julien Bouchet. Les associations occupent les lieux depuis une semaine et organiseront forums, débats et consultations juridiques.
 
Elles y ont installé environ 80 personnes - familles sans logement, travailleurs précaires - juste avant d'organiser, dimanche soir, une grande fête pour l'entrée dans l'année 2007, jusque dans la salle des coffres, où résonnait encore au petit matin un tambour africain.
 
Parmi les sans-logis qui ont élu domicile, au 24, rue de la Banque, Néné, 26 ans, Malienne mère de deux enfants, toute vêtue de rose, s'est installée dans une pièce à l'élégante moquette beige.
 
Expulsée le 19 septembre d'un appartement qu'elle avait décroché après des années d'errance chez des amis pour un "faux bail" (l'appartement lui avait été sous-loué par un locateur mauvais payeur), elle est demandeuse d'un logement social depuis trois ans.
 
Son salaire de coiffeuse de 600 euros ne lui a pas permis de trouver ailleurs, dit-elle.

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