Un "mini traité" pour une "mini ambition"
"A ce stade, je considère que le mini-traité n'est qu'une mini-ambition pour l'Europe, et il doit être amélioré", a déclaré, jeudi 21 juin, Ségolène Royal, en sortant de l'Elysée. L'ancienne candidate à la présidentielle a été reçue dans la matinée par Nicolas Sarkozy, dans le cadre des consultations préalables au Conseil européen de jeudi et vendredi à Bruxelles.
Leur rencontre, la première depuis le débat télévisé d'entre les deux tours de la présidentielle, s'est déroulée dans un "climat studieux", a précisé l'ex-candidate du PS, expliquant qu'elle avait "tenu" à ce que la conversation porte uniquement sur la question européenne et non pas sur la politique française. "Je respecte les institutions, il y a un sujet à l'ordre du jour, j'évoque ce sujet, et lorsque la conversation vient sur d'autres sujets, je reviens sur celui à l'ordre du jour", a insisté Mme Royal.
L'ex-candidate socialiste a demandé à M. Sarkozy que soient intégrés au traité simplifié trois éléments qu'elle a qualifiés de "valeurs fondamentales" : l'intégration de la charte des droits fondamentaux, le recours à la majorité qualifiée pour instaurer l'harmonisation fiscale – considérée comme "une arme contre les délocalisations" – et trancher "les questions concernant l'environnement et le climat".
Ségolène Royal a précisé avoir dit au chef de l'Etat qu'elle "appuyait toute démarche qui permet de remettre l'Europe en mouvement", sans pourtant "sacrifier les valeurs fondamentales qui sont les nôtres".
Le chef de l'Etat a raccompagné sa rivale à la présidentielle sur le perron de l'Elysée, où ils se sont serré la main. C'était leur première rencontre officielle depuis le débat télévisé qui les avait opposés entre les deux tours de la Présidentielle. Ils s'étaient affrontés publiquement et parfois durement.
On peut s'étonner de cette invitation, puisque le président a déjà reçu cette semaine François Hollande, en tant que Premier Secrétaire du PS, et Laurent Fabius, ancien leader du "Non" à la Constitution européenne. A l'Elysée, on nie toute arrière-pensée.
Cependant, il peut sembler normal (je le pense) d'inviter Ségolène Royal en tant qu'ancienne candidate à la présidence de la République, et donc représentante du Parti, de ses militants mais aussi de 17 000 000 d'électeurs (qui n'ont pas la vision européenne de Nicolas Sarkozy) lors de la dernière grande élection.
Mais on ne peut s'empêcher de relever que cette invitation intervient à un moment où le PS s'interroge sur son avenir et sur son futur leader. Nicolas Sarkozy cherche sans aucun doute à souligner cruellement combien le Parti Socialiste est affaibli.
C'est pourquoi, Ségolène Royal a réagi comme de la bonne manière : en restant sur le seul sujet du jour sans traiter de la politique nationale et en restant ferme sur la position socialiste quant au "mini traité" proposait par Nicolas Sarkozy.
Nicolas Cadène
Une presse toujours un peu plus aux ordres, sans le dire
Voici Guillaume Sarkozy - le frère de Nicolas (et (donc) de Lagardère...).
Le frère du président de la République va désormais siéger au conseil de surveillance du "Monde".
Pour continuer la blague de la "liberté de la presse" en France ...