Sarkozy élu président : Refondation et Lutte contre une droite dure
Hier soir à 20h00, les Français connaissaient leur nouveau président de la République : Nicolas Sarkozy.
Le candidat en mesure de l’emporter le plus à droite depuis Philippe Pétain a été élu avec 53% des voix contre 47% à sa rivale socialiste, Madame Ségolène Royal.
A la suite d’une campagne dont le traitement médiatique n’aura jamais été digne d’une démocratie, le candidat de l’UMP a accompli ce qu’il souhaitait depuis sa jeunesse dorée dans le 17ème arrondissement de Paris et à Neuilly-sur-Seine.
La France n’était pas prête à élire une femme. Plus exactement, la France d’hier. Car ce sont bien les plus de 65 ans qui ont permis l’élection de M. Sarkozy, qui, sans cette tranche d’âge aurait été largement battu.
La France d’hier a choisi la France de demain.
Nous constatons également une véritable scission entre l’Ouest (plutôt favorable à Ségolène Royal) et l’Est (plutôt favorable à Nicolas Sarkozy) de la France, entre la France des grandes villes (plutôt favorable à Ségolène Royal) et la France rurale (plutôt favorable à Nicolas Sarkozy).
Mais ne soyons pas « mauvais joueur », c’est le suffrage universel qui a parlé et on se doit de le respecter pleinement.
Cependant, soyons certains que nombre de nos concitoyens seront rapidement déçus de leurs choix, les plus démunis en premier lieu.
Alors, c’est à nous, peuple de gauche, du centre et républicain de combattre les idées simplistes, populistes et démagogiques de cette nouvelle droite dure dont les représentants sont MM. Sarkozy, Hortefeux et Fillon.
Il nous appartient aussi de convaincre nos concitoyens sur la légitimité d’un tel combat et sur nos valeurs et nos idées.
La défaite est déjà derrière nous. Ne revenons pas sur les erreurs de campagne que nous connaissons et sur les désaccords internes au Parti socialiste.
Mais pour aller de l’avant, nous avons bien sûr l’obligation de refonder la gauche d’aujourd’hui. Un travail qui n’a pas été fait au lendemain d’avril 2002 puisque depuis, nous ne connaissons que l’immobilité doctrinale du PS, produite par ses divisions d’ambition.
Le revers du dimanche 6 mai 2007 doit réveiller les forces d’imagination et de modernisation, celles qui allient audace et réalisme.
Se pose alors une question : Ségolène Royal a-t-elle acquis une stature présidentielle ? Doit-elle continuer aujourd’hui le combat idéologique ? J'ai ma réponse (mais le débat est lancé) et je pense qu'à ses côtés, un nouveau parti socialiste, refondé, cohérent et réformiste doit voir le jour.
Nicolas Cadène