Article paru dans Libé

Publié le par SDJ 30

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Politiques

MJS: un patron issu de l'immigration pour montrer l'exemple aux grands
Razzye Hamadi a été élu à la tête du Mouvement des jeunes socialistes.

Par Stéphane ALLIES
lundi 12 décembre 2005


le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) ne fait rien comme son aîné. Réunis ce week-end en congrès à Paris, les 6 000 adhérents n'ont, eux, pas fait oeuvre de synthèse, après la large majorité emportée par Nouvelle Gauche (proche du NPS, 72 %), devant les partisans de Strauss-Kahn (15,5 %) et ceux de Hollande (12,5 %). Indépendant du PS depuis 1993, le MJS avait appelé à voter non lors du référendum européen. Et voilà qu'il porte à sa tête un président d'origine tunisienne, Razzye Hammadi, quand les «grands» sont à la peine pour promouvoir les fameuses «minorités visibles». «La question ne se pose même pas quand tu vas dans les fédérations, explique un membre du bureau national, les Arabes sont dans les instances dirigeantes naturellement, parce qu'ils se bougent.»

Razzye Hammadi en est l'exemple. Ce Toulonnais de 26 ans dit avoir été pris «pour un extraterrestre par les copains de [sa] barre d'immeubles» quand il a adhéré au MJS. «Mes potes me disaient: "Ils te paient combien ?" Et puis, au congrès de Dijon (en 2003), ils sont devenus mes camarades et on a pris la section de Toulon», raconte le jeune homme. «Je suis militant socialiste, point. Je ne suis pas un socialiste "rebeu". Quand je suis rentré au bureau national du MJS, on ne m'a pas dit : "Il faudrait que tu t'occupes de la politique de la ville ou des questions d'immigration." Je fais des études d'économie, alors je me suis occupé de l'économie», sourit-il, en rappelant que «le premier trésorier du MJS se nommait Karim». Selon lui, «c'est quand on commence à compter le nombre d'immigrés qu'on perd sur les valeurs». Même s'il reconnaît qu'«il va falloir faire bouger la sociologie du PS».


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